Les Ô troubles

Les Ô troubles

Victoria, Reine et tueuse de démons, de Moorat A.E. (Andrew Holmes), aux éditions Éclipse

 

Tout comme pour Abraham Lincoln chasseur de vampires, nous avons à faire ici à une réécriture de l’Histoire, et plus précisément à celle de la célèbre reine Victoria. Que dissimulent les fastes de la cour ? A peine devenue reine, Victoria voit se dessiner une ombre sous les conventions qu’elle connait, un monde dans son monde, et le rôle que lui impose cette double réalité. Londres est le théâtre d’un combat surprenant et maléfique…quand les morts reviennent à la vie et que les succubes armées envahissent les appartements royaux, la bataille peut commencer…

 

 

 

Mon avis est mitigé, très mitigé…

Commençons par l’impression générale. Très sincèrement en me saisissant de ce livre, je ne m’attendais pas à de la grande littérature, classique et soignée, précise et fascinante. Je dirais que je l’ai plutôt lu pour le côté zombie : « Moi vouloir cerveaux ! ». Finalement, je suis tombée sur un petit récit bien ficelé, moins « bouilli » que je ne l’avais envisagé et plus profond que prévu (en ce qui concerne les personnages notamment). Malheureusement, l’histoire d’amour entre Albert et Victoria m’a profondément ennuyée…trop long…trop emprunt d’eau de rose…je ne pense pas que cela soit le cas pour tous les lecteurs, mais moi ce genre de choses me gonfle particulièrement (autant vous dire que Twilight, je n’ai lu que le tome un et j’ai souffert !). Finalement, certains personnages secondaires (je pense notamment à Maggie Brown) sont de loin bien plus intéressants que celui de Victoria que je trouve, franchement, un peu niaise…

Pour ce qui est du corps du texte, les passages se déroulant dans les rues et les demeures londoniennes m’ont, quant à eux, beaucoup plus convaincue. De même pour l’utilisation du sinistre Bentham qui m’a vraiment séduite. La présence de ce lugubre bâtiment fut un vrai rayon de soleil au fil de ma lecture ! L’auteur a su utiliser l’un des lieux les plus lépreux du Londres victorien pour le mettre au service de tâches sordides. Judicieux ! Enfin, venons-en au fait : les zombies, les succubes et autres démons. Sympas… Pas super sympas… Pas légèrement sympas non plus... Corrects en fait ! Sans originalité ni grande envergure, classiques. Quelques scènes restent de bons moments de lecture, mais elles sont loin de pouvoir me faire oublier d’autres maîtres de l’horreur. Cela ne m’a pas dérangée davantage puisque je ne m’attendais à aucune extase en ouvrant ces pages. Mais je reste tout de même un peu sur ma faim…j’aurais aimé voir certains passages plus éclairés (les transformations à la chaîne, les recherches de Quimby, le devenir de ses créatures…) et d’autres moins omniprésents (les sentiments entre Albert et Victoria…). Les scènes dites « gores » restent classiques, très classiques, presque conventionnelles. Ceci dit, cet aspect peut avoir son charme, tout est question de goûts, et comme en ce domaine, il n’y a pas de lois…

J’ajoute enfin qu’il y a plusieurs clins d’œil humoristiques, plusieurs petites situations décalées qui ne manqueront pas de faire sourire la plupart d’entre vous. Par cet aspect, l’auteur retire toute prétention de son récit : ici, on réécrit, on fait fi des conventions et on s’amuse de l’histoire. Il y en a à qui ça plait…

Mon personnage préféré restera Quimby ! D’une part parce que j’aime le côté savant fou, d’autre part parce que les scènes où il apparait me sont apparues de loin les plus intéressantes ! Je ne veux pas spoiler donc je reste vague, mais…cette allusion au pied dont les ongles sont vernis ! Un régal décalé, comme j’aime !

Finalement, si je devais résumer mon ressenti principal, alors je devrais dire que j’aime le fond, mais un peu moins la forme.

 



26/11/2012
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